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Message par The ROoT Sam 1 Déc - 11:09



Des chasseurs s'inquiètent de la rareté du gibier

Sécheresse

Rachid TarikPublié dans Le matin le 04 - 11 - 2012
Le braconnage a été cité comme la grande menace pour le gibier, lors des rencontres consacrées à la chasse.

Le président délégué de la Fédération royale marocaine de chasse (FRMC), Jilali Chafik, lui-même a déclaré dans le passé que les prélèvements des braconniers dépassent celui de tous les chasseurs réunis. Un autre danger vient menacer le gibier. Il s'agit de la sécheresse de cette année et dont l'impact reste encore visible sur le terrain.

«L'année 2012 est pauvre en gibier à cause de la sécheresse. C'est décourageant, il faut marcher beaucoup pour débusquer un gibier», a indiqué Lamfadel Talha, président de l'association de chasse «Ouhoud» à Ben Slimane.

Conscient de cette situation, le Conseil supérieur de la chasse a décidé de reporter la date de l'ouverture de la chasse prévue le 30 septembre pour le 7 octobre. Mais cette décision semble ne pas satisfaire des chasseurs.

«La saison de la chasse a commencé dans de très mauvaises conditions climatiques. Le perdreau dont la chasse a commencé au début du mois d'octobre et qui a souffert de la sécheresse, pâti principalement aujourd'hui de cette situation», a souligné un chasseur.

Des actions de repeuplement

Face à cette situation, des hommes à la bandoulière ne cachent pas leur amertume pour appeler les instances de tutelle à réduire la période de chasse, procéder à des actions de repeuplement pour compenser le déficit du gibier et préserver les sites de reproduction du gibier.

La Fédération royale marocaine de chasse (FRMC), elle, assure que des mesures de sauvegarde et de repeuplement sont prises avec le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD). «Nous lâcherons, en janvier prochain, quelque 40 000 perdreaux destinés à la reproduction.

Par ailleurs, nous allons continuons la mise en place d'un système d'alternance de chasse. Il s'agit d'établir dans chaque province, une partie ouverte à la chasse pour trois ans et une autre fermée pour laisser le gibier se reproduire», a indiqué Slimane Chiheb, le secrétaire permanent de la FRMC.

Si ces mesures sont à encourager, il faut également rappeler que la FRMC, depuis la disparition, il y a presque trois ans, de son président, feu Ameziane Belfkih, elle continue d'être gérée en violation de ses statuts. Selon l'article 9 des statuts de la FRMC consultables sur le site ([Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] «en cas d'empêchement du président, il sera remplacé par le président délégué jusqu'à l'organisation

de l'assemblée générale qui doit avoir lieu dans un délai de deux mois, pour élire un nouveau président.»

Au Maroc, la chasse regroupe quelque 65 000 chasseurs nationaux et environ 3 000 chasseurs étrangers.

Trois questions à : Mohamed Essaidi, chef du service de la chasse au Haut commissariat aux eaux et forêts.

«Les procès verbaux ont augmenté de 30%»

Selon des chasseurs, le gibier manque cette année en raison de la sécheresse. Partagez-vous ce constat ?

D'après les indicateurs de suivi de la dynamique du gibier, évalués sur la base des données statistiques et observations effectuées par le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification

(HCEFLCD) sur le terrain, il y a une légère régression particulièrement en ce qui concerne la perdrix, notamment dans certaines régions et dans les zones ouvertes à la chasse libre dite aussi «chasse banale». En octobre 2011, la moyenne de perdreaux chassés par journée de chasse et par chasseur était de 1,69 en chasse banale et 2,81 en territoire amodié ; alors qu'en ce mois d'octobre 2012, elle est respectivement de 1,66, et 2,46 unités par chasseur et par journée de chasse.

Cette légère diminution est due à plusieurs raisons dont principalement les conditions climatiques défavorables qui ont marqué la période de reproduction de la perdrix et dans une moindre proportion au nombre important et croissant de chasseurs qui pratiquent ce sport. En effet, le retard accusé dans la chute des pluies ainsi que les fortes chaleurs enregistrées au cours de plusieurs mois ont contribué à cette régression. ہ ce jour, le constat fait ne concerne que le perdreau, comme espèce emblématique ; le lièvre quant à lui, semble être abondant par rapport à la saison précédente.

Le gibier est déjà menacé non seulement par la sécheresse, mais aussi par les braconniers dont les prélèvements dépassent celui de tous les chasseurs réunis. Votre administration a-t-elle envisagé des mesures de protection pour le gibier ?

En fait, le braconnage constitue une véritable menace pour les équilibres écologiques. C'est ainsi que la lutte contre ce fléau constitue l'une des préoccupations majeures du HCEFLCD, qui vise la protection et le développement du patrimoine cynégétique.

La lutte contre ce fléau passe par trois niveaux : l'organisation, en partenariat avec la Fédération royale marocaine de chasse (FRMC), de sessions de communication et de sensibilisation des chasseurs quant à l'intérêt du patrimoine cynégétique en vue d'une chasse durable et responsable, l'encouragement de la politique de l'amodiation du droit de chasse aux associations des chasseurs qui contribuent considérablement à la surveillance de leurs lots de chasse surtout dans des zones excentrées où la surveillance par le personnel forestier s'avère difficile, et le troisième niveau consiste à la répression des délits par le personnel forestier renforcé par un réseau de près de 400 gardes fédéraux et gardes particuliers agréés par le HCEFLCD, pour contribuer à la police de la chasse.

ہ ce titre, il y a lieu de préciser que le nombre de procès-verbaux de délits de chasse dressés, au cours de la dernière saison, a augmenté de près de 30%. 71% des infractions enregistrées concernent la chasse en réserve et la chasse en temps et à l'aide de moyens prohibés.

Par ailleurs, d'importants efforts sont consentis par les quelque 665 associations de chasse amodiée en matière de repeuplement des territoires de chasse en perdreau, en plus des programmes annuels de lâchers de repeuplement en perdreau effectués par le HCEFLCD en partenariat avec la FRMC, au niveau des réserves de chasse triennales.

Des chasseurs appellent à revoir l'Arrêté actuel de la chasse pour préserver le capital gibier. Qu'en pensez-vous  ?

Il y a lieu de rappeler tout d'abord que toutes les décisions qui se rapportent à la gestion cynégétique au Maroc se prennent après consultation du Conseil supérieur de la chasse où les chasseurs sont représentés par les bureaux régionaux de la FRMC. Ces décisions, traduites dans l'arrêté annuel de la chasse, sont prises dans l'objectif d'une valorisation durable des espèces gibier en se basant sur des données scientifiques fiables, dont la biologie de ces mêmes espèces gibier. ہ ce propos, le HCEFLCD ne ménagera aucun effort, de concert avec tous les acteurs concernés, pour rassembler les mesures nécessaires à la pérennité des espèces de faune qu'elles soient gibier ou non.

L'actuel arrêté de la chasse

D'après des chasseurs malgré le braconnage et la sécheresse, l'arrêté de la chasse n'a pas changé. Selon son article 5, «Le nombre maximal de pièces de gibier qu'un chasseur peut abattre au cours d'une même journée de chasse est fixée à quatre perdreaux, un lièvre, cinq lapins, cinq bécasses, cinquante grives, dix canards, deux oies, vingt bécassines de quelques espèces que ce soit, dix pigeons bisets et palombes, vingt cailles, cinquante tourterelles, cinquante calandres et calandrelles et vingt unités parmi les autres espèces de gibier d'eau autorisées.

Le nombre de sangliers qu'un chasseur peut abattre au cours d'une battue est fixé à un sanglier, à l'exception des opérations de régulation des effectifs de sanglier, par le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD), où ce nombre n'est pas limité.»

* Le Conseil supérieur de la chasse a adopté, en juillet dernier, de nouvelles dispositions parmi lesquelles l'obligation de l'usage des armes de chasse tirant au maximum trois coûts successifs.

* Les chasseurs disposant d'armes ne répondant plus à cette norme devront réadapter leurs armes en les équipant de systèmes réducteurs du nombre de coups.

* Cette disposition a été prise à la demande de plusieurs associations cynégétiques et vise à réduire le nombre de gibiers blessés, lors de l'exercice de la chasse, notamment après le tir du troisième coup.

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