Pour ne pas tomber malades, les oiseaux évitent leurs congénères suspects
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Pour ne pas tomber malades, les oiseaux évitent leurs congénères suspects
Pour ne pas tomber malades, les oiseaux évitent leurs congénères suspects
Maxisciences
Publié dans Libération le 16 - 11 - 2012
Maxisciences
Publié dans Libération le 16 - 11 - 2012
Le roselin du Mexique (Carpodacus mexicanus) est un petit passereau d'Amérique du Nord. Comme chez tous les oiseaux, ses défenses immunitaires constituent le premier barrage contre une infection. Mais comme le souligne Maxine Zylberberg, de l'Université de Californie à Davis, les stratégies d'évitement des individus suspects peuvent également jouer un rôle important pour que les oiseaux ne tombent pas malades. Une chose que nous, humains, avons bien compris mais qui n'avait pas encore été étudiée chez ces petits animaux.
Pour tenter de comprendre comment ils choisissent la meilleure stratégie à adopter, les chercheurs californiens ont mené une série d'expériences sur les roselins. A 26 reprises, ils ont placé de part et d'autre d'un oiseau test une cage renfermant un individu "sain" et un autre auquel ils avaient inoculé une substance produisant les symptômes physiologiques et comportementaux de la maladie. Si avant l'apparition des symptômes comportementaux, l'oiseau test ne montrait aucune préférence pour l'un ou l'autre de ses voisins, plus ces signes se manifestaient chez le voisin "malade", plus l'oiseau test avait tendance à l'éviter.
Au maximum de l'expression symptômes, 77% des roselins affichaient une préférence marquée pour leur congénère en bonne santé, démontre l'étude. Pour compléter ses observations, l'équipe dirigée par Maxine Zylberberg a alors analysé des échantillons de sang des oiseaux test pour comparer leurs défenses immunitaires. Ils ont ainsi constaté qu'avant l'apparition des symptômes tous les roselins avaient des taux identiques mais qu'après avoir été exposés aux signes de la maladie, les roselins les plus prudents affichaient un taux d'anticorps et une activité immunitaire plus faible que les autres.
Ceci suggère que l'évitement de l'individu malade aurait permis à l'oiseau test d'abaisser son activité immunitaire. "Les coûts et bénéfices respectifs de ces stratégies varient probablement en fonction de différents facteurs, tels que l'âge, le ***e, la maturité [...] des segments différents d'une même population devraient donc privilégier des stratégies de défense distinctes", suggère l'étude publiée dans les Biology Letters de la Royal Society britannique.
Selon les scientifiques, d'autres recherches sont donc nécessaires pour comprendre les critères qui motivent ces stratégies défensives différentes (évitement ou augmentation de l'activité immunitaire). Car chaque méthode présente ses inconvénients : la stratégie d'évitement minimise les risques d'exposition aux agents infectieux mais réduit les opportunités de reproduction, d'alimentation et empêche de se défendre contre d'éventuels prédateurs. De la même manière, l'activation du système immunitaire consomme davantage d'énergie et demande donc de trouver plus de nourriture et augmente certains risques biologiques. </div>
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