Le dernier entretien de l’auteur de «La boite à merveilles» : le paradis secret
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Le dernier entretien de l’auteur de «La boite à merveilles» : le paradis secret
Le dernier entretien de l’auteur de «La boite à merveilles» : le paradis secret d’Ahmed Sefrioui
Karima Yatribi
Le matin le 06 - 05 - 2004
Sapress a rendu hommage au premier écrivain francophone marocain, Ahmed Sefrioui rappelé à Dieu le 8 février dernier.Karima Yatribi
Le matin le 06 - 05 - 2004
Cet hommage animé par Abdellah Stouky, journaliste et éditeur, s'est déroulé en présence des enfants du défunt, Myriem-Anne et Ab
Question : Aucune de vos œuvres, depuis les nouvelles du «Chapelet d’ambre» jusqu’à «La Maison de Servitude», ne manquent d’évoquer un de ces conteurs qu’on pouvait voir et entendre, jadis, aux portes de Fès. Et voici que vous devenez conteur, à votre tour, à partir de votre recueil «Le Jardin des Sortilèges et le Parfum des légendes», comme si vous vouliez rejoindre les éternels assoiffés du merveilleux.
Réponse : Je n’ai jamais caché tout ce que je dois, depuis mon enfance, aux contes populaires. Ils sont, à mes yeux, dépositaires d’une longue tradition qui a longtemps marqué, en profondeur, mon comportement. Mon enfance a été nourrie de légendes et d’aventures héroïques. Malheureusement, aujourd’hui, on ne conte plus d’histoires, on regarde la télévision.
On a l’habitude d’accuser votre œuvre de «folklorisme», «d’exostisme», de «réalisme misérabiliste»… D’autre part, vos textes ont été appréciés en France, d’autant plus que « Le Chapelet d’ambre» a reçu le Prix littéraire du président de l’Union française. Les nationaux ont pensé que vos œuvres ne pouvaient servir le Mouvement national en vue d’aboutir à l’indépendance du pays. Comment vous défendez-vous?
J’ai été très attaqué. «La BM» et «Le Chapelet d’ambre» ont donné lieu à des polémiques auxquelles je n’ai pas répondu. Je ne sais pas répondre aux insultes. Bien vite, une certaine presse s’empara de l’affaire. Longtemps, on ne parla que de gratuité, de littérature de commande, d’un parti-pris de vouloir décrire la société aux Français. Cela était compréhensible, car «La BM» paraissait à une époque, où tout le peuple marocain était plongé dans la lutte de libération. Mohammed V était en exil et le Maroc avait besoin de toutes ses énergies pour lutter et réaliser ainsi son indépendance.
On ne pouvait donc voir que d’un mauvais œil quiconque dénigrait la «Lutte»; on ne pouvait que l’accuser de faire le jeu des colonialistes. C’est vrai que «La BM» est situé en-dehors du colonialisme. J’ai décrit un milieu en médina de Fès. Les Français n’existaient pas. Il faut nier ce qui vous ennuie. Je ne voulais pas parler de l’actualité. Un livre doit être hors de l’actualité. Il doit dire des vérités, beaucoup plus éternelles, plus durables. L’actualité passe. Il fallait nier l’existence de l’occupant d’autant plus que c’est un enfant qui parle ; il ne fallait pas trahir sa mémoire.
Nombreux sont les critiques qui considèrent vos écrits comme une continuation de la littérature coloniale, d’autant plus que le glossaire mis à la fin de «La BM» servait à expliquer les termes incompris des Français.
Les écrivains coloniaux écrivaient n’importe quoi sur nos mœurs et notre façon de vivre. Seul un indigène pouvait vraiment dévoiler ce qui se passait à l’intérieur de notre société. J’ai toujours établi une analogie entre un Occidental qui «regarde» notre société et un entomologiste qui observe les insectes et étudie leur nombre de pattes. Son interprétation s’avère généralement fausse. Quant au glossaire, sa présence était nécessaire. Je ne l’ai pas mis par malice mais par utilité.
Quand je lis ce qu’écrivent des critiques comme Jean Déjeux, par exemple, autant vous dire qu’il s’agit d’un homme sectaire qui tient absolument à ce que tous les écrivains évoquent le colonialisme pour «mériter» le terme d’écrivain «engagé». Moi, j’ai une autre optique. J’ai souhaité parler des Marocains qui, à cette époque (1954) ne pensaient pas à la politique. Les critiques comme Déjeux, Khatibi et bien d’autres, se sont surtout intéressés aux questions politiques et à l’engagement, au lieu de voir les vérités profondes de notre société, la façon poétique de les exprimer, et la qualité de l’écriture.
«La BM» décalque le rituel de la société marocaine telle que vous la voyez dans les années cinquante. Le personnage narrateur a six ans et c’est à travers son regard que nous découvrons cette société et cette époque. Cet enfant de six ans n’est-il pas un personnage – alibi qui vous a permis de ne pas nous livrer vos réflexions d’adulte ?
Encore une fois, je répète ce que j’ai dit à maintes reprises à toute personne qui m’a déjà posé cette question. J’ai choisi de décrire la famille traditionnelle fassie en éliminant, de façon systématique, les problèmes politiques. Cela ne préoccupait pas le peuple que je décrivais. Le peuple était attentif à des choses plus immédiates, à une certaine spiritualité. Quant à l’enfant de «La BM», je l’ai choisi de manière délibérée car les hommes ne pouvaient pas parler du milieu féminin. Seul un enfant pouvait facilement s’introduire à l’intérieur du monde féminin, qui était d’ailleurs, très cloisonné, et rapporter avec le maximum de sincérité et de spontanéité tout ce qui s’y passait.
Quelle est votre position vis-à-vis du problème de la langue française ?
Ecrire dans une langue étrangère, ne signifie guère le mépris de la langue maternelle qui est une langue intime, permettant de conserver un rapport ombilical avec le pays. Si j’ai choisi d’écrire mes textes en français, c’est pour manifester une volonté d’évolution et d’évasion hors des cadres traditionnels, il fallait adopter une langue de culture universelle qui permette d’atteindre un large public. Il est vrai que j’ai une double culture : arabe et française et je reconnais que j’ai certaines facilités au point de vue du français. Je ne pense jamais en arabe pour transposer ensuite en français. C’est pour cette raison que mes œuvres ont été tout de suite acceptées. Une autre raison m’a poussé à choisir la langue française comme mode d’expression, comme vous le savez, c’était pour une facilité d’édition et pour atteindre le maximum de lecteurs.
Dans une nouvelle, «les rêves de l’imagier», vous écrivez : je voudrais tant laisser une trace de mon passage sur le plan formel». Quelle est donc votre conception de l’acte d’écrire ?
L’écriture est une astuce. Bien écrire garantit la pérennité d’un texte. Seule compte la forme. Les idées disparaissent au fil des jours, soit parce qu’elles ne sont plus comprises, soit parce qu’elles ne sont plus en vogue. Le principal reproche que j’adresse aux ouvrages politiques, c’est de traiter les problèmes de l’instant, problèmes qui n’ont aucune durée. Combien même on ne s’intéresserait plus à la société marocaine, je suis sûr qu’on continuera à étudier encore mes livres pour leur langage. Certaines de mes pages existent dans des manuels scolaires et la plupart des jeunes (je suis certain que tu en fais partie) me connaissent pour avoir fait à l’école une dictée de Sefrioui.
Parlez-moi du «tasawwuf», comment l’envisagez-vous ?
Je suis très imprégné de «tasawwuf» que je considère comme un but extrêmement important, sur le plan spirituel pour tout musulman. En dépit des apparences, je suis très religieux et je pense que l’on ne doit, ni sous-estimer, ni négliger la spiritualité musulmane qui donne sa valeur métaphysique et philosophique aux dogmes islamiques. Pour cela, il ne faut pas se contenter seulement des apparences. Il faut aller au-delà de cela, pour retrouver certaines vérités métaphysiques qui figurent dans d’autres religions. En ce qui nous concerne, nous les Musulmans, nous ne pouvons avoir accès à ces vérités que par l’Islam. C’est pourquoi mes personnages ne sont pas uniquement religieux ; ils transcendent la religion vers la métaphysique de l’Islam.
Concernant «la Maison de Servitude», la trame de ce récit est sous-tendue par un subtil mouvement de va-et-vient entre le présent et le passé, entre l’autobiographie et la fiction. Ce procédé de télescopage est significatif dans la mesure où «la Maison de Servitude» apparaît sous la forme d’une parabole-allégorique. De quoi s’agit-il dans ce texte ? Est-ce une fable sur l’engagement? une réflexion sur l’art et ses rapports avec la société ou une tentative de fusion entre le spirituel et le temporel ?
C’est vrai, «la Maison de Servitude», et plus précisément la seconde époque, présente une société livrée à elle-même, malade, pourrie par un ensemble d’éléments comme la misère, et désespoir qui déshumanisent les personnages. La Maison de servitude m’a été inspiré par un texte de La Bible : «Je vous ai sortis de la Maison de servitude pour vous diriger vers la Terre Promise». Justement, ces personnages essaient de sortir de «La M de S» qui est leur propre âme, leur propre corps, leur propore préoccupation pour atteindre Dieu. Chacun, comme nous tous, a sa «recette». Il y a celui qui a lancé une espèce d’enquête dont on ne connaît même pas l’objet. Cette quête prend la forme d’une enquête qui embrasse toutes les données politiques, économiques et spirituelles.
Le personnage narrateur quitte, par la suite, cette maison. On le voit arriver dans un village, pour être un simple maître d’école. Il a donc renoué avec sa vérité qui est celle de l’enfance, au niveau de ce qui jaillit et non de ce qui est décrépi. Il me semble que le symbolisme est clair. La «maison» n’est autre que le monde matériel qui est une maison de servitude, la servitude matérielle des uns vis-à-vis des autres, car nous sommes toujours, même si nous sommes des maîtres, les serviteurs de quelqu’un. C’est à l’opposition du monde spirituel où il n’y a pas justement de servitude, il y a libération.
Justement à propos de la «libération» de toute entrave, nous remarquons que la plupart de vos personnages, notamment Oncle Hammad marchand de soie, qui n’est pas sans rappeler La Horla de Maupassant ou le célèbre récit: Le Cœur Révélateur d’Edgar Poe, entend des voix. Ce sont tantôt des chants, des cris, des rires, tantôt des cris de douleur et de désespoir. Mais à force de se purifier, le tisserand retrouve la vertu du silence à l’image des mystiques du désert… Quelle place, faites-vous au silence ?
La voie du silence se présente comme l’intervention d’une dimension supérieure de communication, une sorte de métalangue comme on dirait aujourd’hui où le disciple est invité à percer le sens d’une autre nature. Le mystique a un long chemin à parcourir, de nombreuses pratiques à accomplir au cours desquelles il rencontre des «états» mystiques. La purification de son cœur engendre la Révélation. Le silence lui permet de s’isoler du reste du monde afin qu’il parvienne à l’illumination et c’est à ce moment là que son cœur engendre la Révélation. Le silence lui permet de s’isoler du reste du monde afin qu’il parvienne à l’illumination et c’est à ce moment là que son cœur est purifié et la vérité se présente à lui.
Dans la M de S, un personnage (Maâti) tient un discours capital, qui est un peu celui, transposé, des critiques formulées contre vos deux premiers livres : Le chapelet d’ambre et la boîte à merveilles, mais il y a un autre discours, non moins capital, celui de Sheikh Abbas. Peut-on considérer ce dernier comme le vôtre, c’est-à-dire une justification ?
Oui, c’est exact. Mais la remise en question a été pour moi à toute les époques. Il ne se passe pas une année sans que je ne fasse le bilan de l’acquis comme de mes fautes et de mes défauts. J’essaie de remédier à la situation. Mais il est très difficile de changer la nature d’un homme et en même temps ses rapports avec les autres.
Dans «le Chapelet d’ambre», le personnage, Ahmed, a effectué une longue marche au cours de laquelle il rencontre, Mekki, celui-ci lui servit de maître. A la mort de Mekki, Ahmed rencontre à son tour un enfant, venu l’écouter et raconter des histoires à «Bab Guissa». Il lui remit un Chapelet. Quelle en est la signification ?
Dans le «tasawwuf», le disciple reçoit soit une «derbala», soit un «chapelet» oriental qui contient onze grains faits d’ambre ou d’une matière précieuse parce qu’à mon sens la vérité doit être très précieuse et en même temps très discète. L’ambre n’est pas une matière qui brille, qui attire l’œil comme le diamant ou le corail, mais c’est une matière sombre, chère et parfumée comme la vérité.
Dans la même nouvelle «Le Chapelet d’ambre», Ahmed, poète errant, va parcourir une route «mystique» vers l’absolu. Dans ce désir de l’atteindre, Ahmed découvre, comme vous l’écrivez, que «la Perfection appelle la mort». Comment voyez-vous la mort ?
La mort, c’est passer d’un monde à un autre. Ce n’est pas du tout une interruption totale de la vie. Au contraire, c’est une mutation, un changement dans l’existence de l’âme parce que le corps n’est qu’un instrument de connaissance. On passe à un autre plan de conscience, mais avec d’autres moyens de connaissance, pas avec un corps. D’ailleurs, j’ai dit dans un de mes textes «Mon Dieu, faites-moi mourir et revivre chaque jour». Pour moi, on est éternel, on ne met pas fin à l’existence. Seulement, il y a des degrès dans celle-ci et nous avons la chance extraordinaire d’occuper le centre en tant qu’humain de ce plan de conscience. Etre humain est une chance inouïe. Dieu a voulu que cette âme soit assez mûre pour tenir le centre et pour s’incarner dans l’homme.
A travers votre recueil de nouvelles «Le Chapelet d’ambre», on est enclin à penser qu’il n’y a qu’une solution si l’on veut que le pur demeure pur, c’est le retour à la tradition. Etes-vous d’accord ?
En effet, c’est extraordinaire ce qu’on appelle le progrès. Nous le constatons chaque jour. Seulement, il est souvent accompagné de corruption et de choses impures. Jamais le monde n’a été aussi corrompu, peut-être l’était-il à la Renaissance, mais il était aussi accompagné de réalisations. Aujourd’hui, toute réalisation profane s’accompagne d’odeur satanique, d’odeur de souffre. Le Maroc est en train d’en subir le contre-coup, car il a déjà vécu le monde spirituel, il avait atteint ce qu’on appelait, soi-disant, le moyen âge, une vie tout à fait ramarquable. Personnellement, je sais que j’ai profité de cette vie ; j’ai vécu le moyen âge. Ce n’était pas tellement désagréable et c’était certainement très profitable pour l’esprit. Il me semble que le retour à la tradition est nécessaire. Encore une fois, il faut retourner, comme le disait François Bonjean, à la tradition vivante et essayer de retrouver ce qu’il y a de meilleur, de l’adapter et de le garder. Mais cela ne veut pas dire qu’on doit être esclave automatiquement de tout ce qui est tradition, de tout ce qui est ancien. Au contraire, il s’agit d’élaguer, car pour qu’un arbre puisse se développer, il faut de temps en temps enlever toutes les mauvaises branches et tout le bois sec et pourri.
Concernant le style de votre recueil de nouvelles, ne fait-il pas penser à l’écriture de nos textes sacrés, car votre livre est composé de fragments, de versets, de tableaux et mêmes d’arabesques fuguées qui rappellent les motifs sculpturaux des mosquées ?
Vous remarquerez que tous ces fragments et tableaux dont vous me parlez ne sont pas étincelants. Ce n’est pas du faux luxe, ce n’est pas «bidon». C’est pourtant authentique et très simple. Si le Coran est parvenu à convaincre les Arabes, ce n’est pas uniquement par son contenu, mais c’est aussi par le biais de sa forme. C’est vrai que dans Le Chapelet d’ambre, il existe une certaine résonance religieuse qui se traduit par la simplicité de l’écriture et par la musique intérieure des nouvelles.
Dans une autre nouvelle «Le Fquih», la maison de Sidi Abderrahman semble être le siège d’une confrérie soufie. La description que vous en faites s’inspire-t-elle fidèlement d’un lieu que vous avez connu ?
En effet, nous avons habité la maison d’un sheikh. Nous occupions le premier étage, alors que lui et sa famille habitaient au rez-de-chaussée. Tous les jours, les disciples lui rendaient visite et je les entendais réciter le «dhikr». Pour vous prouver que je suis tout à fait dans la vie d’aujourd’hui, je dirai, qu’actuellement, ces maisons, qui abritent ce genre de séances, existent à Fès.
La nature occupe une place de choix dans vos textes. Voudriez-vous en expliquer la raison ?
La nature représente pour moi une espèce de profusion et de richesse. Elle est la réaction contre toute sécheresse. Je suis un poète, mais je ne m’exprime pas en mauvais vers. Je suis extrêmement sensible. J’éprouve un très grand amour aussi bien à l’égard des plantes que des animaux. Sur le plan psychologique, il s’est avéré que s’il y a une relation entre les humains et la nature, celle-ci en profite et l’homme aussi.
Pensez-vous que l’écrivain doit nécessairement s’engager dans la résolution des problèmes de son temps ou au contraire rester dans sa tour d’ivoire et ne se soucier que de l’élégance et de l’esthétique de sa production ?
Je pense qu’il ne faut pas réduire l’écrivain à un seul type d’homme, ni à un seul type d’écriture. Il faut qu’il y ait des gens qui s’occupent du quotidien. Il faut aussi qu’il y ait de faux-écrivains pour que les vrais écrivains paraissent. Mais l’écrivain, qui s’occupe de ces questions universelles et des problèmes hautement spirituels, a certainement plus de chance de bénéficier d’une pérennité, d’une existence un peu plus longue. Nous n’avons pas besoin d’écrire cinquante livres dans notre vie. Il suffit d’avoir une conviction et de l’exprimer dans très peu d’ouvrages.
Je rappelle que l’écrivain n’est pas fait pour l’actualité. Un écrivain n’est pas un journaliste. On m’a toujours reproché, comme il est venu dans vos questions précédentes, de ne pas avoir aborder le colonialisme. Aucune importance, je l’ai complètement ignoré. J’ai parlé du Maroc en tant que Maroc. Si j’ai d’autres textes à écrire, j’écrirai dans le même sens que mes écrits précédents. Jamais je ne m’écarterai de ce que j’ai écrit au paravant pour la simple raison que dès que j’aborde les problèmes spirituels, je trouve le ton juste et les phrases qu’il faut.
Si je veux écrire une histoire d’amour profane qui se passe au Maroc, je me poserai tellement de questions que je n’arriverai pas à écrire mon texte.
J’admire les autres écrivains, comme Serhane, qui parviennent à réaliser de belles œuvres. Quant à moi, je préfère écrire comme auparavant, c’est-à-dire me pencher sur des questions à caractère spirituel et philosophique.
*Entretien réalisé en 1993</div>
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